chantal cheuva

Ci-dessus Chantal Cheuva à coté de sa réalisation "vent du Sud" / cliquez pour agrandir l'image.


Seconde place de ce concours : Chantal Cheuva.

Revoir son texte et travail proposé en cliquant ici.

A l'occasion de cette deuxième place, Chantal répond amicalement à notre petite interview :

AEN : Pouvez-vous décrire votre travail en quelques mots ?

CC : Mon travail depuis quelques années est de rechercher une expression pour transformer la matière en langage. Formes anguleuses se composant entre elles, faites de creux et de sillons et de bosses, réalisées avec impatience au couteau, à la latte de bois ou rien qu’aux doigts, pour raconter toute la dualité de l’être humain, son défi et son cri, mais aussi son cri d’amour. Ne dire que l’essentiel.

AEN : Qu'est ce qui vous inspire le plus et pourquoi ?

Mon inspiration la plus immédiate va vers les figures humanoïdes qui portent les stigmates d’une émotion et les mutilations du temps, en relation étroite avec son vécu. Ensuite j’ai une prédilection pour l’univers féminin, dans sa force et sa fragilité… Mettre en valeur les opposés.

AEN : Comment et quand vous viennent l'inspiration et les idées créatrices ?

L’inspiration et les idées créatrices surviennent souvent en flots en parallèle avec ma propre émotion et dans un état qui est proche de l’état « amoureux », sans concession.
Créer est vital, s’il n’y avait pas ça, je serai déjà morte…

AEN : Chaque Artiste est habité de doutes, quels sont les vôtres ?

L'inspiration et les idées créatrices surviennent souvent en flots en parallèle avec ma propre émotion et dans un état qui est proche de l'état « amoureux », sans concession.
Son site : www.cheuva.fr
Vos messages pour Chantal Cheuva : chantal.cheuva@hotmail.com

 

 

 

Ce ne sont pas tant des doutes qui m’habitent mais plutôt une angoisse : celle de ne pas savoir transmettre sur la forme de mes sculptures la puissance de l’émotion que je veux traduire et faire ressentir.

AEN : Qu'est ce qui vous énerve le plus dans votre milieu artistique ?

Je pense que mon irritation vient du fait que notre milieu artistique met quelquefois trop de distance, dans un langage conceptuel, avec ceux qui nous regardent. Trop de mots, trop de commentaires, trop d’interprétations, alors qu’une œuvre doit se regarder, s’écouter dans le silence, puisque seul le silence permet de ressentir et de se ressentir.

AEN : Si je vous dis "Aujourd'hui tout le monde peint, tout le monde sculpte" que répondez-vous ?

Ce n’est pas tomber dans la mégalomanie que de dire, non, tout le monde ne sculpte pas (puisqu’il s’agit de sculpture pour moi) à moins d’être un génie ou d’aller dans de la sculpture très contemporaine, et encore, ça reste à discuter…
Si l’Art est ouvert à tous, il y a pour le sculpteur un apprentissage long et fastidieux, il faut casser, recommencer, encore et encore pour ne pas s’accommoder dans de la « bimbeloterie », comme me le disait mon 1er Maître des Beaux- Arts. Rien de pire qu’un « mauvais figuratif », or, pour garder la force, il faut avoir les bases de l’anatomie, chose qu’on acquière pas rapidement et par hasard !

AEN : Que vous apporte votre moyen d'expression dans votre évolution personnelle ?

Vous voulez là entrer dans mon intimité et vous comprendrez que je ne peux pas tout vous dévoiler, mais je ne veux pas me dérober à votre question….Sculpter est pour moi une façon de trouver dans ma vie une plénitude, une sérénité et garder l’essentiel de la vie. Avoir cette chance de pouvoir se réaliser sans être dupe. Connaître et reconnaitre ses limites en acceptant d’être un messager, thème que j’avais choisi dans le concours.

AEN : Demain vous devenez ministre de la culture, quelles mesures prendriez-vous pour la reconnaissance des Artistes en France ?

Je peux toujours rêver … mais bon, si j’étais Ministre de la Culture, je donnerais aux artistes un véritable statut « d’ouvrier de l’art » pour reconnaître que l’exécution d’une œuvre est aussi la réalisation d’un travail.
Je créerais de véritables pépinières artistiques pour implanter les artistes locaux dans leur région, à qui j’affecterais un budget suffisant pour que l’artiste puisse faire face à l’investissement nécessaire à l’exercice de son art.

AEN : Quels sont les artistes que vous aimeriez nous faire (re)découvrir ?

Au-delà des grands Maitres de la sculpture connus par tous, tel Rodin ou Claudel, je fais référence à Henry Moore que j’affectionne tout particulièrement.
Je suis attirée également pour Ossip Zadkine, sculpteur Russe, non seulement pour son travail, mais aussi pour le sens qu’il lui donne en disant ces mots qui me tiennent à cœur : « Le langage de la sculpture est un néant prétentieux s’il n’est pas composé de mots d’amour et de poésie ».

AEN : Quels sont vos projets pour l'année à venir ?

J’ai 2 projets pour l’année à venir :
Le premier est celui d’un travail sur la réalisation d’une série de figures humanoïdes,
Le deuxième - plus important et plus long-, porte sur un hommage dédié aux femmes ouvrières du siècle dernier qui travaillaient dans les usines de filatures.

AEN : Quelle place prend notre belle région au sein de votre travail ?

Je reconnais que la région du Nord prend une grande place au sein de mon travail, puisqu’elle inspire mon 2ème projet qui me tient à cœur depuis de nombreuses années !!

AEN : Où et quand peut-on découvrir votre travail ?

Au risque de vous décevoir, je vous dirais… nulle part, sauf sur mon site ! Puisque je n’ai toujours eu aucun écho à l’appel au secours que j’ai lancé et qui, s’il devait être traduit en petite annonce serait celui-ci : « Sculpteur cherche atelier 50/70 m2 lumineux triangle Lille Rbx Trg, chauffé, eau, électricité – loyer modéré – sponsor et mécène accepté…. »
Mais je ne perds pas espoir que les visiteurs des expositions organisées localement ainsi que les internautes, se mobilisent pour répondre à mon appel !

AEN : Quel message passeriez-vous au visiteurs d'Art-en-nord ?

D’abord merci aux visiteurs d’Art en Nord de me laisser des messages, cela m’ encourage. chantal.cheuva@hotmail.com
Ensuite merci à Art en Nord d’exister, cela me rend vivante.